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repasser devant les douaniers qui vont rire de moi quand ils me reconnaîtront au retour…

Madame Ramelin. — Tiens, à propos. Voici deux jours que nous n’avons plus revu le charcutier.

Madame Brayant. — Figurez-vous, Madame Hortense, que cet homme a délogé depuis son arrivée. Si ce n’est pas honteux pour un homme encore bien !…

Madame Ramelin. — Et quel triste exemple pour un jeune marié comme notre Hector…

Madame Brayant. — Et pour un vieux mari comme Monsieur Brayant…

Le garçon reparaît soudain comme sortant d’une trappe.

Le Garçon. — Madame, la patronne vous fait demander ce que vous voulez pour moutarde, si c’est de l’anglaise ou de la Bornibus ?

Madame Brayant. — J’y vais, garçon. Je m’expliquerai avec elle… (À part, avec un profond mépris.) Oh ! ces Parisiens !

Peu après, Madame Ramelin entre dans la chambre de son fils Hector qu’elle trouve en pyjama rococo, occupé à se vernir les ongles.

Madame Ramelin. — Eh bien, Hector ?

Hector. — Eh bien, maman, ça va bien. La sieste