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le 21 septembre dernier, le journal des Débats, notamment à la date du 22 septembre 1850, ont accepté d’une source impure des calomnies, sans nom d’auteur, contre l’ancienne population de couleur, représentée, avec une malveillance indigne de la loyauté française, comme une horde de barbares, inspirant des crimes aux noirs, et rendant impossible le travail et la conciliation.

Déjà l’ancien commissaire général à la Guadeloupe, M. Gatine, défenseur en cassation des condamnés du conseil de guerre de cette île, parfaitement en condition de connaître la vérité, et M. Jouannet, représentant du peuple, dont la famille habite la Pointe-à-Pître, ont signalé à monsieur le ministre de la marine et des colonies ces publications haineuses destinées à fausser l’opinion en France, et à raviver aux îles des inimitiés implacables.

Déjà une partie de la population outragée s’est émue à la Pointe-à-Pître, et a jeté à la publicité un cri de détresse sous forme d’adresse à l’Assemblée législative ; malgré l’état de siège, elle n’a pu contenir sa légitime indignation, tant il est vrai qu’il y a dans le cœur humain des sentiments incompressibles.

La Martinique ne reste pas insensible à ces attaques générales et systématiques qui rap-