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LE BOUDDHISME AU TIBET

de Spiti[1], sous la protection de l’Angleterre, compte une population de 1,607 habitants d’après le recensement du major Hay en 1849. Ladak, maintenant province du royaume de Kashmir, possède suivant Cumingham 178,000 âmes ; la population native est exclusivement bouddhiste, mais depuis l’annexion à Kashmir quelques Hindous, membres de l’administration et quelques marchands musulmans s’y sont établis.

Le total de ce groupe peut monter à un million et quart[2].

J’ajoute comme comparaison que, d’après le professeur Dieterici, le total des chrétiens répandus sur la surface du globe est de 335 millions, dont 170 millions catholiques romains, 89 millions protestants, et 76 millions catholiques grecs. Leur nombre est donc inférieur de 5 millions à celui que nous donne, pour les bouddhistes, le calcul ci-dessus.


CHAPITRE III


système religieux de Sakyamouni

La loi fondamentale. — Le dogme des quatre vérités et les chemins du salut.

Quoique fondateur du bouddhisme, Sakyamouni n’est plus considéré comme le premier Bouddha. Plusieurs Bouddhas très parfaits l’avaient précédé (à ce que l’on croit maintenant), et d’autres paraîtront plus tard ; mais tous ont enseigné la même loi[3].

Le système religieux original, tel que l’enseignait Sakyamouni, est simple

  1. Rapport sur la vallée de Spiti, dans Journal As. Soc. Beng., vol. XIX, p. 437.
  2. Le bouddhisme avait aussi été introduit au Mexique par des prêtres chinois au cinquième siècle avant J.-C. ; et eut des disciples dans ce pays jusqu’au treizième siècle ; mais les Aztèques victorieux qui prirent possession du Mexique au commencement de ce siècle mirent fin au bouddhisme. Voyez Lassen, Ind. Alterth., vol. IV, p. 749 et suivantes.
  3. Cette théorie paraît avoir été déjà introduite dans la mythologie bouddhiste par l’école sautrantika. Voyez Wassdjew, Der Buddhismus, p. 315. À ce dogme se rapporte aussi le nom de Tathāgata (v. pt 4 pour l’explication philosophique de cette expression par thus gone (ainsi allé), citée par Hodgson d’après les œuvres originales). Voyez Burnouf, Introduction, p. 75.