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LE BOUDDHISME AU TIBET

dieux particuliers on offre des fleurs et, quand on ne peut en trouver, des grains que l’on jette en l’air de façon qu’ils retombent sur les images de ces dieux. On offre aux Bouddhas et Bôdhisattvas des cônes de pâte, Zhalsaï, littéralement « mets, nourriture », de même forme que les Tsatsas (voyez page 124), mais avec cette différence qu’ils ne contiennent ni reliques ni autres objets sacrés ; on expose aussi devant ces dieux des plumes de paon dans un vase à col étroit.

INSTRUMENTS DE MUSIQUE

De tous les instruments que les Tibétains emploient pour leurs services, tels que tambours, trompettes, flageolets et cymbales, les trompettes sont certainement les plus remarquables en ce qu’elles sont faites d’ossements humains. Les os de fémur font les plus belles trompettes ; elles ont un son très pénétrant. Au sommet de l’os est fixée une embouchure de cuivre, l’autre bout est orné de fils de cuivre et d’anneaux de cuir, et l’instrument (dont la fabrication ne demande qu’une dépense insignifiante) est prêt à servir. Outre cette sorte de trompette, il y en a d’autres plus grandes en cuivre de six ou sept pieds de long, qui ne se fabriquent qu’à Lhássa et sont très sonores. Les flageolets sont en bois et ordinairement doubles ; chaque tube est percé de sept trous en dessus et d’un autre plus grand en dessous pour le pouce.

Les tambours sont hémisphériques, unis par leur côté convexe ; on écrit souvent sur la peau des sentences sacrées. On bat le tambour d’une très curieuse façon. Deux petites balles de cuir sont attachées à une corde de quelque longueur fixée aux tambours à leur point de jonction ; on prend les tambours à la main et on les agite de façon à donner un mouvement d’oscillation aux deux boules, qui sont ainsi mises en contact avec les tambours et font grand bruit. Les grands tambourins fixés à un pieu d’environ 3 pieds de haut, se battent avec une canne de bambou qui, vu son élasticité, frappe la peau à coups précipités, mais pas très fortement. Les cymbales ressemblent beaucoup à celles dont on se sert en Europe ; on les garde dans des boîtes faites de branches de tilleul tressées.

La musique des Tibétains est lente et a des sons pénétrants ; elle est bien