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LE BOUDDHISME AU TIBET

En tibétain les temples sont appelés Lhakhang et sont ordinairement réunis aux bâtiments des monastères. Il y a cependant des villages qui n’ont qu’un temple sans monastère et dans ce cas le temple s’élève près des maisons ; dans les hameaux qui n’ont pas de temples, mais où réside un Lama solitaire, une chambre de sa maison est appropriée à la célébration des différents rites et cérémonies. L’architecture des temples est simple. Les toits sont tantôt plats, tantôt en pente, avec des ouvertures carrées servant de fenêtres et de ciel ouvert, qui se ferment au moyen de rideaux.

Les murs des temples sont orientés vers les quatre quartiers du ciel, et chaque côté est peint d’une couleur particulière, soit : le côté nord en vert, le sud en jaune, l’est en blanc et l’ouest en ronge ; mais cette règle ne paraît pas être observée strictement, et mes frères ont vu des temples dont les quatre côtés étaient de même couleur, ou simplement blanchis.

L’intérieur des temples que mes frères ont eu occasion de voir[1] consistait en une grande salle carrée, précédée d’un vestibule ; quelquefois aussi des vestibules, mais alors plus petits, se trouvent sur les trois autres côtés du temple.

La surface intérieure des murs est blanchie ou enduite d’une sorte de plâtre. Ils sont alors ordinairement décorés de peintures représentant des épisodes de la vie des Bouddhas, ou des images de dieux à l’air terrible. L’art de peindre à fresque est pratiqué par une certaine classe de Lamas, appelés Pon, qui résident à Lhassa quand leurs services ne sont pas réclamés pour les temples du pays.

La bibliothèque est généralement placée dans les salles latérales du temple ; les livres, enveloppés de soie, y sont régulièrement disposés sur des tablettes. Dans les coins, des tables portent de nombreuses statues de divinités ; les habits religieux, les instruments de musique et autres objets nécessaires au service journalier, sont pendus le long des murs à des chevilles de bois. Dans le temple sont placés des bancs sur lesquels les lamas s’assoient quand ils sont assemblés pour la prière.

Le toit est supporté par deux rangs de piliers de bois peints en rouge,

  1. Comme type de ces constructions, voyez l’intérieur du monastère de Mangnang à Gnary-Khorsoum, par Adolphe, dans Atlas of Panoramas and Views. L’intérieur des temples singhalais ressemble beaucoup à celui des temples tibétains. Voyez Hardy, Eastern Monachism, p. 200.