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symbole helvétique ; considéré en lui-même, mais il maintient l’étroite corrélation qui existe entre les deux termes Église et Symbole ; il déclare que l’Église vaudoise aura son symbole, quoiqu’on fasse, et, symbole pour symbole, il préfère celui qui est connu à celui qui est inconnu, celui qui est né d’une foi historique et positive à celui qui sera probablement tout négatif, celui dont les doctrines fondamentales se sont toujours trouvées en rapport avec la vie à celui de l’indifférentisme.

Vinet a écrit ces articles sous l’influence de deux pensées ; l’une, c’est qu’il est impossible de séparer l’idée d’une Église de celle d’un symbole ; l’autre, c’est que cette discussion cachait, dans le canton de Vaud. une lutte de l’indifférentisme avec la foi chrétienne. Aussi n’est-il entré, ni dans l’appréciation dogmatique du symbole particulier dont il s’agissait, ni dans l’examen des caractères qu’un symbole peut ou doit avoir. Il ne traite pas un sujet abstrait, il traite une question donnée et à un point de vue donné. Nous le verrons, dans les derniers jours de sa vie, aborder de nouveau le problème, mais le problème posé tout autrement[1].

Ces articles, comme tous les écrits de Vinet, laissent un peu regretter la régularité de la discussion, mais compensent au centuple ce défaut par l’abondance des

  1. Vinet avait déjà touché à la question des Confessions de foi en 1832, à l’occasion des discussions qui s’élevèrent alors entre l’Église nationale de Genève et les fondateurs de la Société évangélique de cette même ville. Voy. Revue chrétienne, p. 94, p. 213, et p. 317.