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à ses professeurs dépend en partie leur réalisation ; l’esprit scientifique une fois éveillé chez les étudiants réagit sur le tout » effraye les incapables et appelle les hommes distingués. — Cette remarque est fort juste ; mais comment s’éveille l’esprit scientifique chez les étudiants ? Ensuite, d’où seront tirés les maîtres capables de remplir cette tâche ? Il répond : précisément des académies où ils reçoivent leur première culture selon cet esprit. — Mais d’où vient la première impulsion ? Là est le nœud de la difficulté. Que l’on accorde, ajoute-t-il, aux académies la liberté de la pensée, qu’on ne la restreigne pas par des considérations étrangères à la science, des maîtres se formeront d’eux-mêmes, capables d’en former d’autres. — Nous croyons, en effet, que la liberté de la pensée est la première condition de la vie scientifique dans les établissements destinés à faire avancer et à propager la science, mais ce n’est pas la seule. Ceux-ci réclament, en outre, une organisation conforme à cet esprit, la protection de l’État, et, surtout, des circonstances favorables qui tiennent à l’esprit public. On doit appliquer ici à la science, ce que l’auteur dit lui-même ailleurs de l’art (p. 278). Il est besoin d’un enthousiasme général pour la recherche du vrai comme pour la réalisation du sublime et du beau. C’est alors, quand la vie publique est mise en mouvement par ces mobiles capables de donner l’essor à la pensée, que la science marche vers son but sans s’en laisser détourner par des considérations étran-