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philosophique, eurent pour résultat d’introduire partout le fractionnement et le morcellement. L’unité se retira de plus en plus et disparut même des parties les plus élevées de l’enseignement. Le faisceau des sciences fut brisé. Les universités et les académies ne répondirent plus à leur destination et à leur nom. La science, qui est essentiellement une, ne donna plus que de rares manifestations d’une vie libre et indépendante.

Comment ranimer l’esprit scientifique dans ces établissements ? Le cours, dans son ensemble, répond à cette question. Mais si les maximes du philosophe sont pleines d’élévation et de justesse, exprimées avec éloquence, elles sont sans portée pratique ; il semble craindre d’entrer dans les explications ; on voudrait quelque chose de plus explicite et de plus positif. Sans doute il n’était pas obligé de descendre dans les détails ; il eut été d’ailleurs mal à l’aise, dans son pays, sur un terrain qui touche par tant de points à la politique ; mais (et cette remarque porte sur le livre entier) on doit regretter qu’il ne soit pas sorti de ces généralités ; qu’il se soit contenté de poser un idéal sans indiquer les moyens de le réaliser.

Son attention se porte principalement sur les conditions que doivent remplir les hommes chargés d’un enseignement public. Il veut qu’aucun d’eux n’obtienne de considération que par son talent, son savoir et son zèle. Des exigences, dit-il, que les étudiants eux-mêmes imposent à une académie (université) et