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Première leçon. Les trois premières leçons sont consacrées à des considérations générales sur le caractère, le but et les conditions de l’enseignement académique. Elles se détachent facilement du reste du cours à qui elles servent comme d’introduction et de prolégomènes.

Dans la première, qui a pour titre de l’idée absolue de la science, Schelling expose d’abord brièvement les motifs qui Font déterminé à ouvrir ce cours. La principale est la nécessité de remédier au défaut d’ordre et d’unité qui caractérise renseignement de la plupart des sciences dans les universités. Le remède, la philosophie seule peut le trouver et l’appliquer. C’est un enseignement qui repose sur l’idée même de la science envisagée du point de vue de sa plus haute unité, dans son caractère absolu et universel, comme embrassant dans son sein toutes les sciences particulières, leur servant de lien, décentre et de terme final. Cette conception importe à la marche et au progrès de toutes les sciences spéciales ; elle seule peut donner aussi une utile direction aux établissements où elles doivent être enseignées selon leur véritable esprit.

Par son rapport avec la science première et absolue, toute science participe elle-même de l’absolu. Car, bien que la science absolue ne réside que dans Dieu, elle existe aussi pour nous ; la science humaine, dans son ensemble, devant être une image, un reflet plus ou moins parfait de cette science idéale. Toute science qui s’en détache et s’en sépare, qui, par là, oublie