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siques que de traduire des ouvrages qui ont un mérite de style). Nous nous sommes déterminé par un autre motif sur lequel nous prions qu’on veuille bien nous permettre quelques réflexions.

Il nous a semblé que dans les tentatives, très louables d’ailleurs, qui ont été faites pour propager, par des traductions, la connaissance des principaux systèmes de la philosophie allemande, on a généralement suivi une marche peu naturelle. Sans doute, la clé de ces systèmes est la métaphysique, et, si l’on s’est proposé de nous livrer, tout d’abord, leur secret, de nous faire pénétrer dans leur nature intime, de nous en donner l’intelligence complète, on a bien fait de suivre cet ordre qui est l’ordre logique des idées et celui de la formation des systèmes.

À ce point de vue, les premiers ouvrages qui devaient stimuler le zèle des traducteurs étaient, après la Critique de la raison pure de Kant, la Doctrine de la Science de Fichte, le Système de l’Idéalisme transcendental de Schelling, la Logique de Hegel. Mais quand on a pour but d’initier un peuple aux idées d’un autre peuple, surtout en pareilles matières, il est un ordre plus impérieux que celui de la logique elle-même, c’est celui qui est commandé par l’état des esprits auxquels on s’adresse. On a oublié qu’il s’agissait d’un enseignement, et que tout enseignement, entre les nations comme entre les individus, est en effet une initiation. Or, ici, la méthode est précisément l’inverse de la précédente. On est forcé d’aller, non