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originairement identique à l’activité consciente et comme sortie de la même racine. Cette identité, elle la démontre immédiatement dans une activité à la fois consciente et inconsciente, qui se manifeste d’une manière évidente dans les productions du génie ; elle en trouve médiatement la preuve en dehors de la conscience, dans les productions de la nature, en tant que l’on reconnaît dans celles-ci la parfaite fusion de l’idéal et du réel.

Puisque la philosophie pose comme identique l’activité inconsciente ou l’activité réelle (comme on peut aussi rappeler), et l’activité consciente ou idéale, sa tendance originelle doit être de ramener partout le réel à l’idéal ; ce qui donne lieu à ce qu’on nomme la philosophie transcendantale.

La régularité dans tous les mouvements de la nature, cette géométrie sublime, par exemple, qu’observent les corps célestes dans leurs révolutions, ne s’explique pas parce que la nature est la plus parfaite géométrie, mais, au contraire, parce que la plus parfaite géométrie est le principe producteur qui agit dans la nature ; explication qui transporte le réel lui-même dans le monde idéal, et transforme ces mouvements en intuitions qui ne se rencontrent qu’en notre esprit et auxquels rien hors de lui ne répond. La nature, là où elle agit librement dans chaque transition de l’état indéterminé à l’état fixe, crée, même alors, spontanément des formes régulières. Cette régularité apparaît dans les cristallisations d’un ordre élevé, Il