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Passons maintenant au caractère principal de l’histoire, de présenter l’union de la liberté et de la nécessité, et de n’être possible que par cette union.

Mais cette union de la liberté et de la soumission à des lois nécessaires, est dans l’action que nous avons déjà déduite comme nécessaire ; d’un autre côté, par rapport seulement à la notion de l’histoire.

La constitution générale de droit est la condition de la liberté, parce que, sans elle, il n’y a pour la liberté aucune garantie. En effet, la liberté qui n’est pas garantie par un ordre général, naturel, n’a qu’une existence précaire, et n’est, comme dans la plupart des États actuels, qu’une plante parasite, tolérée par une inconséquence nécessaire ; de sorte qu’avec elle l’individu n’est jamais sûr de sa liberté. Il ne doit pas en être ainsi. La liberté ne doit pas être une faveur dont on jouisse comme d’un bien défendu. La liberté doit être garantie par un ordre aussi manifeste et aussi immuable que celui de la nature.

Mais cet ordre ne peut être réalisé que par la liberté ; sa constitution est laissée à la discrétion de la liberté. C’est une contradiction. Ce qui est la première condition de la liberté extérieure est, à cause décela, aussi nécessaire que la liberté elle-même. Mais cette condition ne peut être réalisée que par la liberté, c’est-à-dire qu’elle est livrée au hasard. Comment cette contradiction peut-elle être conciliée ? Elle ne peut être conciliée que par l’existence d’une nécessité dans la liberté. Mais comment concevoir une semblable