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tale de l’histoire, elle est déduite, dans ce qui précède, de ce que la constitution universelle de droit est donnée aux êtres rationnels, comme un problème qui ne peut être réalisé que par toute l’espèce ; c’est-à-dire, seulement par l’histoire. Il ne nous suffit donc pas de tirer seulement ici cette conclusion : Que le seul et véritable objet de l’histoire ne peut être que la production successive de la constitution cosmopolite ; car c’est cette constitution qui est l’unique principe de l’histoire. Toute l’histoire, qui n’est pas universelle, ne peut être qu’une histoire de faits ; c’est-à-dire dirigée suivant l’idée qu’en avaient déjà les anciens, dans un but empirique déterminé. Une histoire universelle des faits présente une idée qui se contredit en elle-même. Tout ce qui est admis, au surplus, dans l’histoire, le développement des arts, des sciences, etc., n’appartient pas, proprement, à l’histoire κατ’έζοχύν, ou n’y sert que comme intermédiaire. Les découvertes dans les arts et dans les sciences, en agrandissant, en multipliant les moyens de se nuire réciproquement, et en introduisant une foule de maux auparavant inconnus, servent à accélérer la marche de l’humanité vers l’accomplissement d’une constitution de droit universelle.

Il a été longuement démontré, dans ce qui précède, que la notion de l’histoire implique celle d’une progressivité infinie. Mais on ne peut en tirer immédia-