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stante, comme un organe inaltérable, est la condition de l’esprit scientifique en général et dans toutes les parties de la science ; car elle est la faculté de voir le général dans le particulier, l’infini dans le fini, tous deux réunis dans l’unité vivante. L’anatomiste qui dissèque une plante ou le corps d’un animal, croit bien avoir immédiatement sous les yeux l’organisme animal ; mais il ne regarde, à proprement parler, que l’objet individuel, qu’il appelle plante ou cadavre. Voir les plantes dans la plante, l’organe dans un organe et, en un mot, l’idée ou l’indifférence dans la différence, n’est possible que par l’intuition intellectuelle.

L’existence d’une philosophie absolue, même telle qu’on la conçoit en idée, prouve la nécessité de cette supposition : que la science à laquelle on arrive par la voie commune, n’est nullement une véritable science. La philosophie cherche à se rendre compte des principes et des conditions de la science elle-même à qui, sous un autre rapport, on accorde l’évidence : des mathématiques ; ce qui prouve que, dans la supposition d’une philosophie, est également impliquée la vérité simplement relative de ce savoir.

Le principe général pour reconnaître la philosophie, est le suivant :

De quelque nature que soit, d’ailleurs, la connaissance primitive, il est trop évident qu’elle est posée dans un rapport nécessaire avec une existence simplement finie, et qu’elle est une connaissance réfléchie