Page:Schelling - Écrits philosophiques, 1847, trad. Bénard.djvu/47

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’avènement d’un système nouveau, plus fort et plus vrai, qui, parle seul fait de son existence, leur fournisse la preuve sans réplique qu’ils ont cessé d’être, et qu’ils appartiennent à l’histoire.

Les choses étant ainsi, que doivent faire ceux qui, comme nous, voient mieux que personne les vices de ces systèmes, mais qui ne voient pas moins la nullité philosophique de ce qu’on leur oppose, qui enfin n’ont point la prétention d’être destinés à enfanter celui qu’ils appellent de leurs vœux ? Travailler au moins à en hâter l’avènement. Mais comment ? En reproduisant des critiques désormais inutiles et, dans tous les cas, insuffisantes ? Non ; mais en appelant l’attention des hommes sérieux sur les œuvres mêmes de cette philosophie, en dirigeant sur elle toutes les puissances de l’esprit, dans ce pays où elle est encore si peu connue ; en montrant ces doctrines et ces théories, non telles qu’on les imagine pour se donner le plaisir de les réfuter, mais telles qu’elles sont en réalité, en les faisant connaître d’une manière complète dans leur fond et leur forme. Nous voudrions ainsi préparer et susciter une critique puissante et féconde, non semblable à celle qui leur rend service et perpétue leur domination par une censure ignorante, des attaques maladroites ou des accusations exagérées, mais qui, au lieu de frapper à côté ou par derrière, ose les regarder en face et se mesurer avec elles avec les armes de la science et de l’esprit ; non celle qui croit les supplanter en éludant les questions qu’elles ont au