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d’exposition, de critique partielle et négative, et enfin les qualités littéraires déployées dans ces recherches ou ces ouvrages, auxquels nous serons au moins redevables de la connaissance du passé, et qui ont aussi l’avantage de préparer l’avenir. Mais nos sentiments pour ces auteurs, dont plusieurs sont nos amis, et les égards que nous devons à d’autres, ne doivent pas faire fléchir la liberté de notre jugement. Nous ne reconnaissons dans ces travaux ou ces essais, aucun des caractères qui constituent un système philosophique. De vrais systèmes, nous n’en voyons nulle part autour de nous dans ce qui se donne ou est donné pour l’être. Aucune de ces productions ne nous parait capable de soutenir une pareille prétention et de remplir les obligations qu’elle impose. Ces caractères, nous ne les trouvons que dans les systèmes qui marquent le développement de la philosophie allemande, et dont le nombre est fort restreint. Ils se réduisent à quatre, dont le nom vient à la bouche de quiconque cherche à articuler les degrés de ce développement. Ce sont ceux de Kant, de Fichte, de Schelling et de Hegel. Et encore faut-il simplifier cette liste, car tout le monde sait que les deux premiers représentent la même idée dans ses deux phases successives, et que les derniers, quelles que soient leurs différences profondes, et malgré les dissidences qui ont éclaté entre les auteurs et leurs écoles rivales, marquent l’avénement et la domination d’un même principe, différemment formulé et développé. Or, Kant est dé-