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l’art, telle que nous venons de l’indiquer, figure aussi, sous le nom de philologie, parmi les matières de renseignement académique.

Néanmoins, rien n’est plus rare que de voir enseignée, dans les Universités, la philologie dans le sens que nous avons déterminé plus haut ; ce qui, du reste, n’est pas surprenant, puisqu’elle est aussi bien un art que la poésie, et qu’on ne naît pas moins philologue que poète.

Il faut donc encore bien moins chercher dans les Universités l’idée d’une construction historique des œuvres appartenant aux arts du dessin, puisqu’ils se dérobent à un examen immédiat, et que là où, comme par honneur pour ceux-ci, avec le secours d’une riche bibliothèque, on essaye de donner un pareil enseignement, il se borne naturellement à la connaissance purement érudite de l’histoire de l’art.

Les Universités ne sont pas des écoles de beaux-arts ; encore moins, par conséquent, la science de l’art peut elle y être enseignée sous le point de vue pratique ou technique.

Reste donc la science purement spéculative, qui aurait pour but non de transmettre des connaissances empiriques, mais de développer les idées qui, dans l’art, s’adressent à l’intuition rationelle. Mais ceci suppose la nécessité d’une construction philosophique de l’art, contre laquelle s’élèvent, du côté de la philosophie, comme du côté de l’art lui-même, des doutes assez graves.