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tion historique de ces documents si importants pour l’histoire des premiers temps du christianisme ; et dans une chose aussi simple on n’aurait pas cherché tant de détours et de complications.

L’essentiel, dans l’étude de la théologie, est d’allier la construction spéculative et la construction historique du christianisme et de ses principales doctrines.

Il est vrai que cette tentative de substituer à l’élément exotérique et à la lettre, l’élément ésotérique et l’esprit du christianisme est en contradiction avec la pensée manifeste des anciens théologiens et de l’église elle même, qui se sont accordés de tout temps à s’opposer à l’introduction de tout ce qui ne s’adresse pas à tous les hommes, et n’est pas parfaitement exotérique. Cela prouve, dans les premiers fondateurs comme dans les représentants postérieurs du christianisme, un sens juste et une conscience nette de ce qu’ils devaient en effet se proposer. Ils écartaient sagement ce qui pouvait nuire à sa propagation et le repoussaient expressément comme hérésie, comme s’opposant à son universalité. Aussi, parmi les défenseurs même de l’église, parmi les orthodoxes, ceux qui s’attachèrent le plus à la lettre furent ceux qui obtinrent la plus grande autorité. Il y a plus, ce sont eux qui ont particulièrement donné au christianisme la forme d’une religion universelle. La lettre de l’Occident pouvait seule donner au principe idéal venu de l’Orient, un corps et une forme extérieure,