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Les idées d’une religion, dont le caractère est de contempler l’infini dans le fini, doivent être principalement exprimées par les formes de la nature. Les idées de la religion opposée, dans laquelle les symboles sont arbitraires, ne peuvent être manifestées que par l’action. Le véritable symbole de toute manifestation de Dieu chez elle, est l’histoire. Mais celle-ci n’a pas de limites, elle est incommensurable. Elle doit donc être représentée en même temps par une manifestation à-la fois infinie et finie, qui elle-même ne soit pas réelle comme l’État, mais idéale ; qui représente visiblement l’unité de tous dans l’esprit universel, malgré la division qui éclate dans les parties. Cette conception symbolique, c’est l’Eglise, comme œuvre d’art vivant.

Maintenant, si l’action qui exprime extérieurement l’unité de l’infini et du fini peut s’appeler symbolique, considérée comme intérieure, elle est mystique, et le mysticisme en général est un symbolisme subjectif. Si les opinions qui renferment cette manière de voir ont rencontré presqu’à chaque siècle dans l’Eglise, tantôt des contradictions, tantôt un accueil favorable, c’est parce qu’elles cherchaient à rendre exotérique ce qui est ésotérique dans le christianisme ; ce n’est nullement que cette idée soit contraire à l’esprit le plus intime de cette religion.

Si l’on veut regarder comme réellement symboliques les actions et les usages de l’Eglise, quoique