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science première, l’absolue identité, et, ce qui en est une conséquence nécessaire, ne la montrent que dans une manifestation séparée de son principe. Le mode de connaître absolu sous tous les rapports serait par conséquent celui qui aurait immédiatement en lui-même la science première pour base et pour objet. Or, cette science qui ne reconnaît d’autre modèle primitif que celui là, est nécessairement la science de toute science, par conséquent la philosophie.

On ne peut ici apporter des preuves, soit générales, soit particulières, en vertu desquelles chacun soit forcé de reconnaître que la philosophie est en même temps la science de la science absolue. On peut seulement prouver qu’une telle science est nécessaire ; et on peut être sûr de pouvoir démontrer que toute autre idée qu’on pourrait se faire de la philosophie ne serait non-seulement, en aucune façon, l’idée de cette science, mais, en général, l’idée d’une science quelconque.

La philosophie et les mathématiques se ressemblent en ce que toutes deux sont fondées sur l’identité du général et du particulier, et que toutes deux, par là aussi, en tant que chaque unité de ce genre est une intuition, sont du domaine de l’intuition. Mais l’intuition de la première ne peut être comme celle de la seconde, une intuition réfléchie ; elle est une intuition immédiate de la raison ou de l’intelligence pure, intuition absolument identique avec son objet, la science absolue elle-même. L’ex-