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concrète, et, sous ce rapport, tout ce qui est vrai de l’espace s’applique aussi à lui.

Ces raisonnements suffisent pour faire voir d’abord que, dans la pure intuition de l’espace et du temps, est donnée une véritable intuition objective de l’identité du possible et du réel comme tels, ensuite que ce sont deux absolus simplement relatifs, puisque ni le temps ni l’espace ne manifestent l’idée de toutes les idées en soi, mais seulement dans un reflet divisé ; enfin que, d’après le même principe, ni l’un ni l’autre ne sont des déterminations de l’être en soi, et que, si l’unité exprimée dans tous les deux est le principe d’une connaissance ou d’une science, celle-ci elle-même appartient simplement au monde qui réfléchit l’existence absolue, et cependant n’en doit pas moins être absolue par la forme.

La réalité, en général, et celle de la connaissance en particulier, ne s’appuie ni seulement sur l’idée universelle, ni sur la simple particularité. La connaissance mathématique en particulier n’est ni celle d’une simple abstraction, ni celle de quelque chose de concret, mais celle de l’idée manifestée dans le monde visible. Exposer le général et le particulier dans leur unité, s’appelle, en général, faire une construction, ce qui est, au fond, la même chose que la démonstration. L’unité elle-même s’exprime d’une double manière : D’abord, pour prendre toujours nos exemples dans la géométrie, toutes les constructions de cette science, qui se distinguent entre elles, comme