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que leur caractère à toutes les autres sciences. Il y a plus, il est des sciences dont l’objet consiste en partie dans des connaissances qui ne peuvent obtenir leur véritable valeur que par leur rapport avec l’ensemble. Les enseigner avant que l’esprit y soit initié par les hautes études, ne pourrait offrir aucun avantage et n’aurait d’autre résultat que celui de les voir négliger plus tard. Peu s’en est fallu que, dans ces derniers temps, le zèle pour l’éducation n’ait cherché à transformer les écoles inférieures en Académies ; mais on n’a fait que favoriser le demi-savoir dans la science.

Il est nécessaire, en général, de s’arrêter à chaque degré jusqu’à ce qu’on ait la conscience ferme de s’y être fortifié. Il ne paraît permis qu’à un petit nombre de franchir des degrés, quoiqu’à proprement parler il n’en soit pas ainsi. Newton lisait, dans un âge tendre, les éléments d’Euclide comme un ouvrage qu’il avait composé lui-même, et comme d’autres lisent des livres amusants. Il pouvait donc passer immédiatement de la géométrie élémentaire à de plus hautes recherches.

Généralement parlant, ce qui domine c’est l’extrême opposé de ce que nous venons de dire, la négligence des études préparatoires. Ce qui devrait absolument être acquis avant d’aborder les études académiques, c’est tout ce qui appartient à la partie mécanique dans les sciences. D’abord, chaque science a son mécanisme déterminé ; ensuite la constitution gé-