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On doit en partie rendre cet hommage aux Académies, qu’elles ont été les premières à arrêter l’irruption du torrent que la nouvelle pédagogique augmentait encore ; quoique, d’un autre côté aussi, le dégoût pour une profondeur ennuyeuse, diffuse, qu’aucun esprit ne vivifiait, lui eût principalement frayé la voie.

Toutes les sciences, outre le caractère particulier qui leur est propre, ont encore un côté qui leur est commun avec l’art. C’est celui de la forme, qui, dans quelques unes, est inséparable du fond. Toute perfection dans l’art, toute forme convenable donnée à une noble matière, vient des limites que l’esprit se pose à lui-même. La forme ne s’obtient parfaitement que par l’exercice, et toute véritable éducation doit, conformément à sa destination même, se rapporter plus à la forme qu’au fond.

11 existe des formes passagères et périssables. En tant que particulières, toutes celles dans lesquelles s’enveloppe l’esprit de la science, ne sont elles-mêmes que les diverses manifestations du génie qui se rajeunit sans cesse et renaît éternellement dans de nouvelles créations. Mais, dans les formes particulières, il existe une forme générale et absolue dont celles-là ne sont, à leur tour, que les symboles ; et l’œuvre d’art qu’elles constituent s’élève dans la mesure où il leur est donné de la manifester. Tout art a un côté par lequel il peut s’apprendre. Avoir peur des formes et des prétendues limites