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doive s’appliquer à l’activité pratique dans sa conformité avec la raison. Les buts, qui sont en dehors de cette sphère absolue de l’éducation scientifique, sont déjà exclus des Académies par leur première destination.

Celui qui possède le développement parfait de sa science particulière, au point d’être arrivé au savoir absolu, est déjà élevé de lui-même dans l’empire de la clarté, de la sagesse. Ce qu’il y a de plus dangereux pour l’homme, ce sont les idées obscures. Il a déjà beaucoup gagné si cette domination est simplement restreinte ; il a tout gagné s’il est arrivé à la conscience absolue, s’il habite tout-à-fait dans la lumière.

La science dirige aussi immédiatement le sens intellectuel vers cette intuition, qui conduit le perfectionnement moral de l’individu par une volonté persévérante, jusqu’à l’harmonie avec soi-même, et, par là, à une vie véritablement heureuse. L’expérience de la vie fait lentement notre éducation, non sans une grande perte de temps et de forces. A celui que la science a consacré à son culte, il est donné de devancer l’expérience et de connaître, en quelque sorte, immédiatement et en soi, ce qui peut cependant aussi être finalement le simple résultat de la vie la plus variée en tous sens et la plus riche en expériences.