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leté pratique. On a seulement à faire ce que prescrit l’idée de l’association dans le but scientifique, pour rendre parfaite la constitution des Académies.

La société civile, en tant qu’elle doit poursuivre, outre son idéal, des fins matérielles, au préjudice de sa fin absolue, ne peut établir qu’une harmonie apparente et forcée, nullement un accord véritablement intérieur. Les Académies ne peuvent avoir qu’un but absolu. En dehors de ce but, elle n’en ont, à proprement parler, aucun. L’Etat, pour atteindre à ses fins, est obligé de maintenir des divisions, non pas seulement celles qui consistent dans l’inégalité des conditions, mais de beaucoup plus profondes, ainsi celles qui proviennent de l’isolement et de la lutte des talents, de comprimer toutes ces individualités, d’imprimer à toutes ces forces des directions différentes, et cela pour s’en faire des instruments d’autant mieux appropriés à son propre but. Dans une association scientifique, tous les membres, par la nature même de l’institution, n’ont qu’un seul but. Dans les Académies, rien ne doit être estimé que la science, et il ne peut y avoir d’autre différence que celles que constituent le talent et l’instruction. Des hommes qui sont là simplement pour se faire valoir d’une autre façon, par des prodigalités, par la perte du temps en grossiers amusements, en un mot ces oisifs privilégiés, comme on en voit dans le monde (et souvent ce sont ceux-là qui répandent le plus la grossièreté des mœurs dans les Académies), ne doivent pas ici