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leur origine, elles doivent tendre au-delà. Nous les avons considérées, conformément à cette idée, jusqu’à présent comme des établissements fondés simplement en vue de la science.

Nous n’avons accordé comme vraie aucune opposition, par exemple, celle du savoir et de l’action. En outre, il est nécessaire que, en proportion même qu’une chose qui a son opposé dans une autre, s’approche davantage de l’absolu, l’opposition dans laquelle elle est avec cette autre, s’efface. Par conséquent, c’est une simple conséquence de la grossièreté du savoir, si les Académies n’ont pas encore commencé à être, comme écoles où doit fleurir la science, en même temps des établissements généraux d’éducation morale.

Il est donc nécessaire de dire également quelques mots sur la constitution des Académies, en tant qu’elle a aussi une influence sur leur destination morale.

Si la société civile nous montre souvent un désaccord frappant entre l’idée et la réalité, c’est qu’elle a ordinairement d’autres fins à poursuivre que celles qui dérivent de son idée ; c’est que les moyens ont acquis une telle prépondérance qu’ils étouffent le but même pour lequel ils ont été institués. Les Universités étant des associations dont la science est l’unique objet, ne réclament pas en dehors de ce que l’Etat, de son plein gré et dans son propre intérêt, doit faire pour leur existence extérieure, d’autres mesures positives que celles qui découlent de leur idée même. A la science se trouve immédiatement réunie l’habi-