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sciences doivent être enseignées et professées dans nos Académies.

Il pourrait, sans doute, paraître plus digne du philosophe d’esquisser un tableau idéal de l’ensemble des sciences, et de décrire la véritable manière de le saisir d’abord en soi, indépendamment des formes de l’organisation actuelle. Mais je crois pouvoir prouver, par la suite, que ces formes étaient nécessaires dans l’esprit des temps modernes, et, au moins, que les conditions extérieures de la pénétration réciproque des divers éléments de l’éducation moderne devaient subsister, jusqu’à ce que, par elles, le mélange confus de ces éléments se fût élevé à une plus belle organisation.

Le principe en vertu duquel la science en général, par sa manifestation, tombe dans le temps, est déjà contenu dans ce qui a été dit précédemment. De même que l’unité de l’idéal et du réel, qui se réfléchit dans le fini, se manifeste dans l’espace comme ensemble complet d’existences, comme nature en un mot ; de même elle apparaît dans l’infini sous la forme générale du temps illimité. Mais le temps n’exclut pas l’éternité, et la science, quoiqu’elle soit fille du temps, considérée dans sa manifestation, tend cependant à constituer une éternité au milieu du temps. Ce qui est vrai, comme ce qui est en soi bon et beau, est de sa nature éternel, et, quoique placé dans le temps, n’a aucun rapport avec lui. La science n’est temporelle qu’autant qu’elle s’exprime par l’individu ;