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faitement. C’est dans ces deux possibîlités que consiste l’unique développement de la science absolue. Or, comme elle est absolument indivisible et par conséquent à la fois réalité et idéalité, dans chaque acte de l’absolue science doit se trouver l’expression de cette indivisible duplicité ; et dans ce qui en général apparaît comme le réel, aussi bien que dans ce qui se manifeste comme idéal, tous deux doivent se réunir en un seul. De même donc que, dans la nature cette image de la divine métamorphose de l’idéal dans le réel, la transformation du réel dans l’idéal se manifeste par la lumière et d’une manière plus parfaite par la raison ; de même dans ce qui, en général, est conçu comme le monde idéal, doit se rencontrer aussi un côté réel et un côté idéal ; de telle sorte que le premier manifeste l’idéalité dans la réalité, sans lui faire perdre son caractère idéal, et que l’autre manifeste le mode opposé de l’unité. La première espèce de manifestation est la science, en tant qu’en elle la subjectivité apparaît dans l’objectivité. L’autre est l’action, en tant qu’en elle le particulier est conçu comme ramené à l’universel.

Il suffit de comprendre ces rapports seulement dans leur plus haute abstraction, pour voir que l’opposition dans laquelle les deux unités dans le sein de la même identité, celle de la science absolue, apparaissent comme science et action, n’existe qu’au point de vue inférieur, fini, de la pensée ; car il est