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suivre les développements de la vie depuis la plante jusqu’au sommet du règne animal. L’anatomie comparée est le flambeau de la médecine. Mais si la comparaison, en effet, doit servir de guide, le type de comparaison, ce n’est pas l’expérience qui doit le fournir. Si l’on prend pour type l’organisation humaine, ce principe est clair en apparence ; mais l’organisation humaine, comme la plus parfaite, est aussi la plus complexe ; elle a besoin elle-même d’être éclairée par la connaissance des degrés inférieurs. Cette méthode, d’ailleurs, en s’arrêtant à un point unique, fausse le coup d’œil qui doit embrasser l’ensemble. L’oubli de ces principes, joint à la multiplicité des détails, a amené la séparation de l’anatomie et de la physiologie, qui doivent se correspondre comme l’intérieur et l’extérieur, et le procédé mécanique qui domine dans la plupart des livres d’enseignement et dans les académies.

Schelling voudrait donc que l’anatomiste, s’élevant au-dessus du point de vue ordinaire, se contentât d’exprimer avec vérité les formes réelles, en saisît le caractère symbolique, c’est-à dire qui représente extérieurement les développements divers d’un même type intérieur ; qu’il eût toujours présent à la pensée ce type fondamental ; qu’il se laissât guider par l’idée d’une unité et d’une affinité entre toutes les organisations. — On reconnaît ici la base du système développé en Allemagne par Oken, Goëthe, etc., en France par Geoffroy Saint-Hilaire.