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L’organisme est l’expression de l’acte créateur de la manifestation divine ; il le représente par l’unité et l’identité des deux facteurs de la vie : la matière et l’essence, qui, séparés dans les êtres inorganiques, sont ici réunis, au point que le rapport des deux termes est interverti, la matière n’étant plus qu’un accident, la forme étant devenue son essence. Schelling relève l’insuffisance des explications que l’empirisme tire des notions communes sur la matière, des hypothèses plus ou moins matérialistes sur les fluides, l’attraction, etc.,

    ne savons ni ce qu’est l’excitabilité, ni comment elle est modifiée par les puissances excitatrices. Sur ce point, comme sur d’autres objets semblables, nous devons nous borner à l’expérience et éviter soigneusement la recherche épineuse des causes, en général, incompréhensibles, ce serpent venimeux de la philosophie… » Par excitabilité, Brown, entend le principe purement passif dans la vie animale ; or, quelque chose de purement passif dans la nature est une chimère. » (De l’Ame du monde, 2e part. p. 199).

    « L’idée de la maladie, comme celle de la vie, nous conduit nécessairement à admettre une cause physique qui, en dehors de l’organisation, renferme le principe de son excitabilité, et, par son moyen, de tous les changements qui en découlent. Car comment pouvons-nous croire que l’organisation renferme en elle-même le principe de la vie et de sa durée, puisque nous la voyons, sous le rapport de tout ses changements, et, en particulier, des maladies, dépendre d’une force extérieure agissant uniformément, et qui change seulement sous le rapport de ses conditions, force qui doit agir sans interruption sur la source première des corps organisés, et qui paraît entretenir la vie de la nature universelle (comme cela se montre par les changements généraux), aussi bien qu’elle entretient la vie individuelle de chaque être organisé. »

    (Première esquisse d’une philosophie de la nature, p. 227).