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PREFACE DU TRADUCTEUR.


I.

De la nécessité de faire connaître les derniers systèmes de la philosophie allemande.

Le moment est-il bien choisi pour traduire en français les ouvrages de la philosophie allemande ? Le mouvement religieux et politique, qui emporte l’Allemagne vers de nouvelles destinées, a suspendu pour long-temps, dans ce pays, le cours des spéculations métaphysiques. L’intérêt que provoquaient autrefois les hautes conceptions de la pensée parmi les compatriotes de Schelling et de Hegel est aujourd’hui singulièrement affaibli, sinon totalement éteint. Sans parler de l’épuisement qui a dû suivre une époque signalée par de grands efforts pour résoudre des problèmes qui semblent dépasser la portée de l’intelligence humaine, les divisions qui ont éclaté au sein des écoles, les excès où se sont jetées les sectes nées de ces dissidences, les conséquences hardies et menaçantes pour l’ordre social, tirées par les disci-