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torité une autre autorité, celle de la lettre morte. Dans sa tendance négative et anti-universelle , il est condamné à se diviser en sectes.

Poursuivant cette censure entremêlée de sarcasmes, il reproche à la théologie protestante d’avoir fini, à l’exemple du Kantisme, par écarter de la Bible le sens spéculatif des dogmes pour y substituer le sens moral, ou de se renfermer dans l’interprétation littérale, de faire ainsi descendre la théologie à la linguistique et à la philologie ; de n’être pas restée étrangère aux tentatives qui ont été faites pour expliquer, à l’aide des phénomènes psychologiques analogues à ceux de magnétisme animal, le merveilleux dans l’histoire de la religion, et restreindre le nombre des miracles ; enfin de réduire l’enseignement religieux et la prédication au développement de quelques maximes banales de morale vulgaire ou d’utilité matérielle. Il termine en annonçant une nouvelle transformation du Christianisme.

Dixième leçon. Sur l’étude de l’histoire et de la jurisprudence. L’histoire n’existe ni avec une régularité ni avec une liberté absolue. Une série d’événements sans lois ne mérite pas plus le nom d’histoire qu’une série absolument réglée par des lois. La liberté et la soumission à des lois, tel est le caractère de l’histoire, dont la notion implique aussi celle d’une progressivité infinie. Enfin, son côté essentiel est le côté politique. Le monde parfait de l’histoire serait un État parfait,