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identité dans le principe qui est leur racine commune. Donc, toute méthode qui les isole et les étudie séparément est fausse et ne peut conduire qu’à de vaines abstractions sans vie ni réalité. Tel est le sens de la première assertion dirigée par Schelling contre la méthode psychologique. Il nous suffit d’avoir placé le lecteur au point de vue de l’auteur, de l’avoir mis à même de comprendre cette objection qu’il regarde comme capitale.

Un second reproche que Schelling adresse à la psychologie est sa tendance à tout ramener à des faits empiriques, à négliger pour eux les principes et les idées où à les confondre avec les faits de conscience, en un mot, à supprimer la métaphysique. Il l’accuse, en même temps, de se perdre dans l’analyse minutieuse des faits secondaires, de mettre toutes les facultés humaines au môme niveau et de méconnaître leur hiérarchie. Il s’élève contre la prétention impuissante de tout expliquer par ces faits et de rendre compte, par de telles causes, des grands événements de l’histoire et des créations du génie de l’homme dans les arts et dans les sciences. Nous sommes loin de partager ces préventions et ces dédains pour la méthode ici inculpée ; mais on ne peut nier que jusqu’ici elle n’y ait, en partie, donné prise.

Les tendances que l’on signale ici et qui sont réelles, sont-elles seulement des écarts auxquels elle est exposée ? Tiennent-elles à sa nature et à son essence même ? Faut-il les lui imputer, ou s’en prendre à l’es-