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PROLOGUE.

publication d’une histoire populaire, nationale et illustrée de la grande famille des Animaux. »


— Ce crédit sera alloué sur les fonds du ministère de l’instruction publique. — Un Membre de la Gauche propose par amendement qu’il soit justifié de l’emploi des fonds. — La Taupe s’y oppose, elle aime le mystère ; elle dit qu’il faut se garder de porter ainsi partout la lumière. — L’amendement succombe sous cette judicieuse observation.


« Art. II. — Pour éloigner l’ignorance et la calomnie, ces deux fléaux de la vérité, l’ouvrage sera écrit par les Animaux eux-mêmes, seuls juges compétents.

« Art. III. — Comme les arts et la librairie sont encore dans l’enfance parmi eux, la nation s’adressera, par l’intermédiaire de ses ambassadeurs, pour illustrer cet ouvrage, à un nommé Grandville, qui aurait mérité d’être un Animal, s’il n’avait de temps en temps ravalé son beau talent en le consacrant à la représentation toujours flattée, il est vrai, de ses semblables. (Voir les Métamorphoses.)

« Et pour l’impression, elle s’adressera à une maison de librairie connue, dans le monde pittoresque, sous le nom de J. Hetzel et Paulin, et qui n’a pas de préjugés. »

Ces trois articles sont mis aux voix et adoptés successivement, quoique le Centre tout entier se soit levé contre.

Quand ce résultat eut été proclamé à haute voix par le Président, qui avait si habilement dirigé les débats, sans