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la plume du critique une arme si dangereuse et parfois si injuste dans les mains du mieux intentionné. Dieu nous garde d’avoir pu blesser qui que ce soit ; nous avons choisi cette forme plutôt que toute autre parce qu’elle nous permettait d’être franc sans être brutal, et de n’avoir affaire aux personnes ni aux faits directement, mais bien aux caractères seulement et aux types, si l’on veut bien nous permettre ce mot si fort en faveur de nos jours.

Notre critique a pu devenir ainsi plus générale, et, nous l’espérons, plus digne et moins blessante.

Nous nous applaudissons ici de n’avoir point cédé aux encouragements que quelques personnes bienveillantes avaient pu nous donner. Nous avons cru bien faire, et nous avons bien fait, de partager notre tâche, et d’en confier la partie la plus lourde et la plus difficile aux écrivains éminents qui ont bien voulu donner à ce livre l’appui de leurs noms et de leur talent.

S’il est vrai que l’ensemble ait pu perdre quelque chose à cette diversité de mains et de genres, nous sommes certain que les parties y ont gagné de quoi faire oublier ce tort fait à l’ensemble, tort bien léger, s’il existe.

Nous saisissons cette occasion de remercier nos obligeants collaborateurs d’avoir bien voulu venir en aide à notre début. Nous savons qu’en s’associant à notre idée, ils ont trouvé le moyen de se l’approprier, chacun à sa façon, et de la relever de toute la grandeur de leur talent : nous sommes heureux ici de le reconnaître.

Nous ne nous donnons certes pas pour avoir inventé de faire parler les Bêtes, mais nous croyons pourtant nous être