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HISTOIRE D’UN LIÈVRE.

Les Mémoire d’outre-tombe sont fort goûtés ; de notre temps, les morts ne manquent pas d’admirateurs, et les vivants gagnent beaucoup à mourir. »

Voici, messieurs, ces Mémoires. C’est à une indiscrétion que vous les devez, je l’avoue : l’auteur n’est pas mort, et pourtant je vous les livre. J’espère que mon ami me pardonnera de l’avoir forcé à devenir célèbre de son vivant, et que sa modestie ne refusera pas de prendre un avant-goût de la gloire qu’un honnête Animal est toujours en droit d’attendre du récit de ses infortunes personnelles.

Veuillent messieurs les Milans, les Éperviers et autres poëtes qui ne chantent que sur la tombe des morts, traiter mon ami aussi favorablement que s’il eût déjà passé de vie à trépas !


Pour madame la Pie


P.-J. Stahl