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d’une façon plus large les rapports traditionnels, dogmatiques et pratiques de l’islamisme avec le rabbinisme. Tout n’a pas été dit là-dessus par le rabbin Geiger dans son utile travail[1]. Nous croyons que lorsqu’un orientaliste d’une vaste compétence aura pu traiter l’ensemble de cette question, l’on sera étonné de l’immense influence et de l’extension du rabbinisme dans les pays orientaux et dans les usages orientaux. Pour en revenir à notre sujet différent et restreint, nous reconnaîtrons avec un savant critique[2], non seulement que la part des éléments judaïques est plus grande dans le Coran que la part des éléments chrétiens, mais encore que ce qui semble de provenance commune est en réalité judaïque. Notre travail est d’autant plus circonscrit par cette considération.

La classification et l’appréciation des nombreux ouvrages de diverses époques et en diverses langues dont nous nous sommes servi déborderaient le cadre de cette étude, car ce serait un historique et une critique de toute la littérature concernant Mahomet. Nous indiquerons chacun de ces livres en son lieu. Nous remercions toutefois dès maintenant notre confrère M. Stanislas Guyard qui, sur quelques points, nous a apporté le concours de sa science à la fois philologique et historique.

Nous divisons le sujet en deux parties : d’abord ce que Mahomet a connu du christianisme, à savoir l’état du

  1. Was hat Mohammed aus dem Judenthume aufgenommen, Bonn 1833. Une étude récente d’un étudiant de l’Université de Strassbourg, M. Hartwig Hirschfeld (Jüdische Elemente im Koran, Berlin 1878), constitue évidemment un progrès au moins partiel de la question.
  2. Nöldeke, Geschichte des Qorâns, I, 1, Göttingen 1860.