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taire de sa puissance, le juste prophète et réformateur d’Israël, l’auteur inspiré de l’Évangile, et l’une des sources du salut.

Il nous reste à parler des imitations, pour ne pas dire des exploitations, que Mahomet a faites de l’histoire de Jésus. Nous avons déjà vu quelques parties de ce sujet, notamment en ce qui concerne les miracles.

D’abord les récits mêmes qu’il faisait au sujet de Jésus, malgré leur insuffisance, lui rendaient les plus grands services. Ils donnaient de l’autorité à sa mission dans l’esprit d’hommes ingénieux, curieux d’histoires comme tous les Orientaux, et qui ignoraient les véritables sources, tout en ayant quelque idée vague et flottante du nom d’Issa. De plus ce grand prophète, supérieur à tous ceux qui l’avaient précédé, et qui venait confirmer et compléter leur œuvre, formait un anneau de plus de la chaîne prophétique à laquelle Mahomet soudait son propre anneau. Ils étaient de plus en plus grands jusqu’à Jésus : eh bien un plus grand encore, le dernier celui-là, est venu, la progression continuait au profit de l’enfant du Hedjâz, grand sujet de joie pour l’orgueil arabe. Si le nouveau venu n’avait de Jésus ni sa naissance surnaturelle ni sa puissance surnaturelle, il avait mieux encore, la révélation du Livre destiné à faire la conquête du monde. Jésus était un précurseur.

Jésus avait des apôtres, les hawarijoun : eh bien il faut aussi que Mahomet ait des aides, les ansars qui lui rendront les mêmes services, et d’autres plus matériels avec leur glaive ; et plus tard Dieu qui satisfera ces « aides » comme il a été satisfait d’eux, leur donnera pour l’éternité des