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CHAPITRE V.

AFFIRMATIONS ET IMITATIONS.

Si l’intérêt de Mahomet, joint à son ignorance, l’a porté à repousser des dogmes importants relatifs à Jésus-Christ, l’intérêt de Mahomet, joint à ses connaissances, si imparfaites, fussent-elles d’ailleurs, l’a porté à affirmer beaucoup sur Jésus, et parfois à l’imiter.

Il lui reconnaît, nous l’avons vu, à lui seul entre tous les hommes qui ont existé, une naissance surnaturelle. C’est là une affirmation de premier ordre, dont Mahomet lui-même n’a probablement pas vu toute l’importance, qu’il aurait peut-être volontiers retirée vers la fin de sa vie, mais qui, malgré tout, est restée dans le Coran comme une des racines de la végétation touffue de la théologie musulmane. Qu’entendait-il au juste par cette naissance miraculeuse ? Il est très-difficile de le savoir, ou plutôt de le deviner. On s’est demandé si Gabriel, ayant revêtu la forme humaine, comme les anges en ont besoin parfois pour communiquer avec les mortels, était le père de Jésus. Gerock et Muir[1] par exemple ont discuté cette hypothèse, que le premier soutient, que repousse le second. Leurs

  1. The Life of Mahomet, T. II, p. 280.