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du sabéisme. C’étaient probablement les descendants spirituels, plus ou moins méconnaissables, des Hémérobaptistes, de ces disciples de Jean qui en étaient restés au baptême du Précurseur et qui n’avaient qu’une idée très-incomplète du Christ[1].

L’influence capitale sur la naissance de l’Islam a été celle de trois dérivés de l’Essénisme, à savoir le Nazaréisme, l’Elkésaïsme[2] et le Hanyfisme[3].

Le judéo-christianisme nazaréen, qui se distinguait de l’ébionitisme proprement dit par une tendance judaïque plus modérée, et par la reconnaissance de la naissance miraculeuse du Christ, a été certainement la provenance principale des notions de Mahomet sur la vie de Jésus.

L’elkésaïsme, secte de même origine, et qui a développé avec des allures mystérieuses, au Sud de la Mer Morte, les doctrines des Homélies clémentines ; l’elkésaïsme, avec sa négligence systématique des épitres de Saint-Paul, avec son livre secret venu du ciel, avec son incorporation de l’Esprit de Dieu dans une série de prophètes depuis Adam jusqu’à Jésus, a dû être la provenance principale des opinions de Mahomet sur lui-même, sur l’Écriture et sur son Coran.

  1. Actes XVIII, 25. — L’assimilation des Sabéens aux Hémérobaptistes a été quelquefois niée.
  2. V. les articles de M. Réville dans l’Encyclopédie Lichtenberger.
  3. Il faut citer la définition de Sprenger, qui a mis en lumière l’importance de cette secte : « Die Hanyfe sind Essäer, welche fast alle Kenntniss der Bibel verloren, und weil sie somit allerlei fremden Einflüssen ausgesetzt waren, manche Wandelung durchgemacht hatten. Ihre Lehre, in den Oasen der Wüste erwachsen, enthält den reinsten Ausdruck des semitischen Geistes, und aus ihr ist der Islâm hervorgegangen » (T. I, p. 43).