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sa conversion de Damas, avant sa carrière d’apôtre et de missionnaire[1]. D’assez bonne heure la ville de Bostra devint un évêché, puis une métropole rayonnant sur de nombreux petits diocèses, et parfois le rendez-vous d’un synode, comme celui que présida Origène pour combattre des hérésies relatives à la mort et à la résurrection de l’âme[2]. Lorsque l’évêque Titus, auteur d’un commentaire sur Saint-Luc[3], fut chassé de Bostra par les persécutions de l’Empereur Julien, chrétiens et païens étaient déjà en nombre égal. Christianisme peut-être mêlé de paganisme sidéral, de sabéisme, dans les pratiques populaires, comme le mahométisme y est mêlé de christianisme aujourd’hui que les fidèles des deux religions viennent en pèlerinage à la chapelle de Saint-Georges ou de Sahwet-el-Khudr pour sacrifier un agneau sur le seuil de la porte. Les bigarrures de religions, de coutumes et de langues abondaient dans cette contrée, comme le prouvent les inscriptions découvertes par M. W. Waddington et par M. de Vogüé[4].

  1. V. la section V de l’utile ouvrage de Th. Wright, auquel nous renvoyons du reste pour la suite de ce chapitre : Early christianity in Arabia, London 1858. — Sur Saint-Paul Gal. I, 17.
  2. Eusebii Hist. Eccles. VI, 37.
  3. Ce commentaire se trouve dans le T. II de la Bibliotheca veterum Patrum, Paris 1624, in fol.
  4. V. la Syrie centrale : Inscriptions sémitiques du Comte Melchior de Vogüé, Paris 1869 in fol. p. 53, 55, 110 s., et les Inscriptions grecques et latines de la Syrie, par M. W. Waddington, Paris 1870 in fol., p. 461–479. Très curieux renseignements sur le paganisme du Nord de l’Arabie, paganisme sidéral comme dans le Sud et le Centre, mais comprenant aussi le culte de Dusarès, assimilé à Bacchus par Hésychius : en effet le pressoir figure sur ses médailles, et les pampres sont le principal ornement architectonique des temples en ruines de cette contrée. — V. aussi les articles Arabie de l’Encyclopédie Lichtenberger, par M. Ph. Berger.