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échange où l’on donne les services productifs (dont les frais de production ne sont que l’évaluation) pour recevoir l’utilité produite, il en résulte que plus l’utilité produite est considérable par rapport aux services productifs, et plus l’échange est avantageux.

Un meilleur emploi des instrumens naturels procure plus d’utilité produite, relativement aux frais de production, et rend par conséquent plus avantageux l’échange où l’homme reçoit des produits contre des frais de production[1].

Les fléaux naturels, comme la grêle, la gelée ; et les fléaux humains, tels que la guerre, les déprédations, les impôts, en augmentant les frais de production, rendent l’échange moins avantageux. Les produits coûtent davantage, sans que les revenus soient plus grands ; car alors l’augmentation des frais de production ne va pas au producteur.

Les frais de production d’un produit peuvent aller au-delà de la valeur que, dans l’état actuel de la société, on peut mettre à ce produit. La chose alors n’est point produite : le producteur y perdrait.

Cette supposition peut successivement s’étendre à tous

  1. C’est l’espèce d’avantage qu’on trouve dans l’emploi des machines, dans un meilleur assolement des terres, etc. Quand, par le moyen d’une mule-jenny, on fait filer à la fois, à une seule personne, deux cents fils de coton ; quand, en alternant les cultures, on fait rapporter à un champ des fruits toutes les années, on emploie plus à profit les puissances de la mécanique, qu’en filant à la quenouille, et les facultés productives du sol qu’en fesant des jachères. Ou tire plus d’utilité de ces instrumens de production.