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veur du producteur indigène qui n’en profite pas, et qui est payé par le consommateur indigène, en ce que celui-ci paie les marchandises taxées au-dessus du prix où il pourrait les avoir.

lorsque les droits d’entrée sont modérés, ils équivalent aux impôts payés par les producteurs des produits indigènes, et rétablissent une égalité de désavantages entre ceux-ci et les produits étrangers.


E.


Échanges. Les échanges, en économie politique, ne sont pas une fin, mais un moyen. La marche essentielle des valeurs est d’être produites, distribuées et consommées. Si chacun créait tous les produits dont il a besoin, et les consommait, il n’y aurait point d’échanges proprement dits. Ce qui les rend indispensables, c’est que tout le monde ayant besoin, pour sa consommation, de beaucoup de produits différens, et ne s’occupant à en créer qu’un petit nombre, quelquefois un seul (comme fait un fabricant d’étoffes), quelquefois même une portion d’un produit (comme fait un teinturier), chaque producteur est obligé de se défaire par l’échange (par la vente) de ce qu’il fait de trop dans un genre, et de se procurer par l’échange (par l’achat) ce qu’il ne fait pas.

La monnaie ne sert que d’intermédiaire : elle n’est point un résultat ; car on ne l’acquiert, ni pour la garder, ni pour la consommer. Dans la réalité, on échange le produit qu’on vend contre le produit qu’on achète ; la vente et l’achat terminés, la monnaie n’est pas restée : elle est allée prêter son ministère à d’autres contractans.

L’échange fait de gré à gré indique dans le temps,