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tion purement morale qu'on peut apprécier les dérangemens qui en résultent dans les calculs positifs, les seuls qui nous occupent en ce moment.

Il y a plus. Ce n'est pas même la quantité d'argent ou de denrées en circulation qui existent dans le monde ou dans tout un pays, qui y détermine le prix des denrées : c'est la quantité en circulation dans l'endroit où l'on passe le marché. L'argent ou les denrées des autres lieux, n'y ont qu'une influence qui va en décroissant à mesure que ces lieux sont plus éloignés, ou qu'il y a plus de difficultés pour en faire arriver l'argent ou les marchandises. Quand une forte quantité de riz, à la suite d'une bonne récolte, est jetée dans la circulation au Bengale, le prix du riz ne baisse pas sensiblement en Europe. Souvent l'abondance du blé et son bas prix dans une des provinces, n'influent même que faiblement et lentement le prix de cette marchandise dans une autre province. Cette influence est bien plus faible encore quand il se trouve des entraves aux transports de pays à pays et de province à province.