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Rendons ceci plus sensible au moyen d’un exemple.

Je suppose qu’une banque de circulation prête à un propriétaire de terre, cent mille francs hypothéqués sur sa terre. Le gage est de toute solidité. Le propriétaire fait construire avec ces fonds un bâtiment d’exploitation dont il a besoin ; pour cet effet il conclut un marché avec un entrepreneur de bâtimens, et lui paye les cent mille francs en billets de la banque. Supposé maintenant que l'entrepreneur, au bout de quelque tems, veuille toucher le montant des billets, la banque ne peut se servir du gage qu’elle a, pour les payer. Elle n’a pour gage de cette somme de billets qu’une obligation très-solide à la vérité, mais qui n’est pas exigible.

J’observe que les obligations que possède une banque, remplissent le but qu’elle en attend, soit que les payeurs qui les doivent, les acquittent en argent, soit qu’ils les acquittent en billets, pourvu qu’elles soient à courte échéance. Dans le premier cas, la banque reçoit de quoi acquitter ses billets ; dans le second, elle est dispensée de les acquitter.

On comprend maintenant, j’espère, la raison pour laquelle mille projets de banques