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certaine quantité de chaque sorte de marchandise, quantité déterminée par l'état actuel d'avancement de la société. Les marchandises qui dans chaque genre excèdent ces besoins, ou ne se produisent pas, ou, quand elles se produisent, vont chercher ailleurs leur emploi.

Il en est de la monnaie comme de toutes les autres marchandises. Elle est un agent commode, et par conséquent employé dans tous les échanges ; mais le besoin qu’on en a, dépend de l'étendue et de l'activité des échanges qui se font en chaque pays. Une fois qu’on a le numéraire suffisant pour opérer toutes les circulations de denrées qui sont à faire, le surplus n’arrive pas ; ou s’il arrive, il repart et cherche à se placer partout où son utilité se fait sentir davantage. Personne, ou presque personne, ne garde dans sa bourse ou dans sa caisse, une somme supérieure aux besoins journaliers de son commerce ou de sa consommation[1]. Tout ce qui excède ces besoins est repoussé comme

  1. Il n'est nullement question ici de l'argent enfoui, dont il ne faut pas plus s'occuper que de celui qui est encore dans la mine.