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entraves à l'exportation que les particuliers seraient tentés de faire de métaux précieux, on ne fait autre chose que les forcer à remplacer cet envoi par un autre moins profitable pour eux et pour l'état.

Le commerce habituel que deux nations entretiennent ensemble, met constamment en circulation, chez l'une et chez l'autre, beaucoup de lettres-de-change tirées par l'une d’elles sur l'autre. Chaque négociant en offre pour le montant des marchandises qu’il a expédiées, ou en demande pour le montant de celles qu’il a fait venir. L’offre et la demande dépendant des envois faits ou reçus, est nécessairement variable. Si Marseille a envoyé à Livourne plus de marchandises qu’elle n’en a reçu de cette dernière ville, on trouvera à Marseille plus de personnes qui offriront des traites sur Livourne, qu'il n'y aura de personnes qui en demanderont. Le prix du papier sur l'Italie baissera donc jusqu'à ce que son prix s’écarte tellement du pair, qu’il convienne mieux de faire venir des marchandises de Livourne, que de vendre des traites sur la même ville. Je m’explique :

Le papier sur Livourne est au pair à Mar-