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les place, c’est une manière assez coûteuse d’emprunter de l’argent sur sa signature ; mais le papier qui est fait en vertu de cette opération, ne peut en aucune manière solder les dettes d’un pays envers un autre : les traites sont réciproques et se balancent mutuellement. Celles de Hambourg doivent égaler celles de Paris, puisqu’elles doivent servir à les payer ; les secondes détruisent les premières et le résultat est nul.

On voit qu’un pays n’a de moyen de s’acquitter envers un autre, qu’en lui envoyant des valeurs réelles ou des marchandises (et sous cette dénomination je comprends toujours les métaux précieux) pour une valeur égale à celle qu’il en a reçue. S’il n’envoie pas directement des valeurs effectives en quantité suffisante pour solder ce qu’il a acheté, il les envoie à une troisième nation qui les fait passer à la première en produits de son industrie. Comment acquittons-nous les chanvres et les bois de construction que nous tirons de Russie ? En envoyant des vins, des eaux-de-vie, des étoffes de soie à Amsterdam, à Hambourg, qui à leur tour envoient en Russie des denrées coloniales et d’autres produits de leur commerce.