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rien faire le jour du sabat, pas même les actes nécessaires à leur défense, jamais les Romains n’eussent achevé cette terrasse. Aussi-tôt que Pompée se fut apperçu de cela, il n’exposa point ses soldats à y travailler les autres jours que celui du sabat… Les Romains choisirent pour l’assaut un jour de jeûnes et de prières ; après avoir pris le temple, ils tuèrent tous ceux qui s’y trouvèrent. Les Juifs n’en continuèrent pas moins leurs prières et leurs sacrifices, ne pouvant en être détournés ni par la crainte de la mort, ni par le désir de secourir leurs frères que les Romains égorgeaient, tant est grand leur respect pour les institutions divines[1] » !

Certes, voilà une utile dévotion ! Et que penser de la naïveté de ce bon historien juif, qui regarde cette circonstance comme tellement honorable pour sa nation et pour sa religion, que dans la crainte qu’on ne doute de la vérité de son récit, il invoque le témoignage de Tite-Live et de Strabon ?

La même chose à-peu-près eut lieu à Rome, sous le règne d’Aurélien. Les barbares étaient aux portes de la ville, et l’empereur, à la tête d’une armée, les tenait en échec ; mais il avait besoin de secours : le sénat offrait des sacrifices. Il lui écrivit pour hâter sa lenteur : On imagi-

  1. Joseph, liv. xiv, chap. 8.