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lieucle et Athalie sont des ouvrages du démon ; qu’un homme qui fait servir sur sa table pour deux cents écus de marée un jour de carême, fait immanquablement son salut, et qu’un pauvre homme qui mange pour deux sous et demi de mouton, va pour jamais à tous les diables ».

On sent que les personnes qui font de l’exécution de ces graves devoirs, l’objet de leurs études, ne peuvent pas diriger la masse entière de leurs affections vers les devoirs véritables, qui d’ailleurs sont mis en seconde ligne par les personnes religieuses, comme étant des devoirs mondains. L’homme est toujours porté à l’indulgence envers lui-même ; lorsqu’il a rempli des devoirs qu’il regarde comme indispensables, il se repose satisfait de ses efforts. Une personne religieuse fait tacitement ce raisonnement : Il n’est pas donné à la créature d’être en tout parfaite ; ceux qui se plaignent de moi n’en ont pas tant fait ; il est bien facile de contenter le monde, quand on se met à l’aise sur tout le reste, etc. Elle se paie de ces raisons et d’autres semblables, et trop souvent elle vit mal avec les hommes, se croyant assez bien avec Dieu.

Dans les anciens états du pape, le même homme se précipitait de bonne foi au-devant du saint-père, afin de recevoir ses bénédictions, et pour trente-six francs, il se chargeait de donner un coup de stylet à votre ennemi.